Mon avis est très partagé au sujet de cette aire.
À son avantage: la situation en pleine campagne au sein d'une exploitation agricole.  Calme et quiétude garantis.
À son désavantage: l'éloignement du littoral.

Lors de notre arrivée sur place, le propriétaire sortait justement de l'enceinte du château au volant de son Land Rover Discovery rutilant.  Il nous a laissé le passage sans trop avoir l'air de vouloir communiquer avec nous.  Nous apprendrons par après qu'il était attendu ailleurs et que notre survenance troublait ses plans.

L'aire se présente sous forme d'un chemin circulaire empierré distribuant l'accès à des emplacements sur herbe tout autour de celui-ci ainsi qu'en son centre agrémenté d'un lampadaire.

Sans réfléchir, je m'engage sur un des emplacements du centre, afin de libérer l'accès au chemin de ronde pour d'éventuels autres visiteurs.  Je comprends immédiatement mon erreur car je sens progressivement le camping-car s'enfoncer irrémédiablement dans le gazon jusqu'à s'immobiliser à 1,5 m. du salut, comprenez l'autre portion du chemin empierré.  Je suis planté de chez planté, comme un con, les roues avant patinant lamentablement dans la boue sans autre effet que d'enfoncer le Titi plus profondément dans la pelouse.

Bon, va falloir se tirer de ce mauvais pas.  Je sors mes jolies plaques de désenlisement Milenco.  Tu parles, complètement inutiles ces plaques; un vrai foutage de gueule, je trouve.  Je suis bel et bien planté et sans une aide extérieure, j'y resterai pour un bon moment.  

Entre temps, le proprio se pointe et me demande pourquoi j'ai quitté le chemin.  Il ajoute ironiquement que les Belges sont coutumiers de cette gaffe (merci bien, le Normand...).  Bon prince (normal quand on vit dans un château), notre gaillard va chercher un gros Manitou (pas l'indien, Ducon, l'engin agricole), le sangle à la boule de remorquage  et nous tire de notre triste situation en nous tractant en marche arrière (si tu avances quand je recule, comment veux-tu, comment veux-tu que je t'...).

Bon, on va rester sur le chemin, c'est promis. J'en profite pour régler le stationnement et les services, y compris l'électricité (pour recharger les vélos).  J'arrondi largement la somme "pour payer le dépannage", je précise.

Le proprio nous quitte pour vaquer à ses occupations.  Je cherche un bon moment le raccordement électrique que je finis par découvrir dans un petit boitier en bois situé sous la toiture de l'appenti abritant les services.

Ce n'est que le lendemain que je constaterai que l'emplacement de vidange est trop exigu pour accueillir mon MB740 (manoeuvres très étriquées, surtout avec l'obligation de rester impérativement avec les roues sur le chemin empierré).  Le comble sera atteint quand je constaterai que l'alimentation d'eau était coupée.

Conclusion: nous les Belges on est pas toujours trop futés, je sais.  Mais dans notre plat pays où il pleut à peu près autant qu'en Normandie, il ne nous viendrait jamais à l'esprit d'installer des emplacements de stationnement sur un terrain non stabilisé et donc impraticable 10 mois sur 12.  De plus, en nous voyant entrer dans l'aire, il n'aurait pas été inutile de la part du proprio de nous enjoindre à rester sur le chemin; ça lui aurait économisé le temps perdu dans notre dépannage.